samedi 13 juillet 2013

Le Sanctuaire Meiji





A partir de maintenant les articles risquent d’être lourd en vidéo et photos. Pour éviter de ralentir votre ordinateur et pouvoir tout lire convenablement, je vous conseille de lire les articles sur une page à part. Pour ce faire, il suffit de cliquer sur le titre des articles (en rose) et la page qui s’ouvrira ne vous présentera que l’article en question sans afficher ceux de la même semaine. Je rappelle qu’il est possible de changer la qualité des vidéos et d’agrandir les photos en cliquant dessus. 
Edit : du à mes bugs de connexions je ne peux pas uploader les vidéos sur le blog, je l'ai donc fait sur Youtube, je laisserai les liens.

Yaa minna !

Après le vol et l’accueil, il est temps à présent de vous relater le début de mon aventure au japon !  Ce billet promet d’être plus intéressant car on entre enfin dans le vif du sujet. A l’heure où j’écris, j’ai déjà passé 3 journées à vivre diverses expériences intéressantes à travers Tokyo. Cela me fait déjà trois articles et de nombreuses photos/vidéos à vous partager.  Je ferais de mon mieux pour pouvoir rattraper mon retard et obtenir un rythme d’écriture un peu plus sein.
Un retard ? Si je parle de retard c’est pour une raison qui concerne quelques problèmes d’ordre électronique. Comme je suis quelqu’un de très chanceux, l’adaptateur de prise secteur pour brancher mon ordi/téléphone/appareil photo que j’ai acheté en prévision d’une mauvaise surprise s’est montré évidemment inefficace. D’après ma famille d’accueil, je ne suis pas le premier à m’être fait avoir. J’ai donc mis quelques temps avant de me dégoter un adaptateur et pouvoir récupérer le net.

じゃあ、はじめましょう !
(Jaa, hajimemashou : Bon, commençons !)

A peine arrivé, je devais déjà me préparer pour les cours du lendemain matin. Ceux-ci se déroulent du lundi au vendredi de 9h à midi. L’après-midi est souvent occupé par une activité ou une visite de Tokyo, sinon elle est libre. Mon école se situe dans le quartier d’Harajuku, entre deux stations de métro. Pour ma première journée, Misami fit le choix de m’accompagner jusqu’à l’école pour me montrer le chemin. Et heureusement d’ailleurs ! Parce que de un, hier soir j’étais dans le cake et de deux, voici le réseau de métro de Tokyo :


Oui voilà, comme vous dites. Et puis c’est pas comme si le soir même je devais revenir tout seul ! J’avais vraiment pas de quoi m’inquiéter ! Ah et bien sur, j’avais oublié ma carte de métro offert par l’espace langue chez ma famille. Misami a du m’acheter des tickets et m’expliquer le bordel monstre sur les moyens de l’utiliser. Très sincèrement j’y comprends nada !  En plus les tickets sont à usage unique et se font informatiquement sur des bornes de manière à ce qu’ils soient valables que sur un trajet trèèès précis. En gros on paye à l’arrêt. Oui c’est cher, et c’est certainement à mes yeux le plus gros point noir de Tokyo. Bref, après tous ces soulagements, j’atteignis l’espace langue en un morceau avec quelques minutes de retard.

Je ne sais pas à combien s’élève le nombre total d’élèves, mais je pense que ça tourne aux alentours d’une vingtaine. Nous venons tous des quatre coins de la France avec une expérience différente du japon. Nous avons été séparés en plusieurs groupes de niveau, ce qui a pour résultat de former des classes très conviviales vu notre nombre réduit. Je me trouve dans le niveau intermédiaire (je suis ni nul, ni doué quoi) avec 6 autres camarades, dont David et Aurélien. Le cours se déroule dans une salle quelconque au 6eme étage de l’immeuble, dans laquelle un rideau ceinture  quelques tables formant un U. Nos profs sont uniquement des japonaises, dont certaines ne parlent pas du tout le français. L’ambiance fait penser à tous sauf des cours, même si nous avons classeur d’exercice et cahier de leçon. J’ai rarement autant aimé aller en classe ! D’ailleurs, j’ignore pour les autres groupes, mais nos cours se passent systématiquement avec de nombreux (fou) rires. Ce qui ne nous empêche pas d’avancer rapidement et de rester très impliqué dans nos exercices. Bref que du bonheur.
L’activité de ce lundi consistait en une petite visite d’Harajuku, principalement d’un sanctuaire (shintoïste si je me souviens bien). Avant cela l’ELT nous proposa de partir manger un morceau quelque part sur Harajuku. Chaque membre du staff proposait un style de restaurant et de former des groupes pour se séparer dans plusieurs petit restos. J’ai choisi celui basé sur les Gyosas, des sortes de raviolis japonaises. Je vous offre un lien sur leur préparation et une ou deux photos :



J’ai jamais été fan des raviolis, j’ai choisi ce resto par défaut puisque les autres se basaient tous sur de la nourriture à base de poissons (ce que je déteste). Et bien contre toute attente c’était très bon, et ça n’avait évidemment rien à voir avec les raviolis que l’on connait. Par contre étant au japon j’ai été forcé de manger avec des baguettes, ce que je n’ai jamais réussi à faire malgré d’innombrables leçons de mon meilleur ami. Du coup j’ai dû me débrouiller et  finalement c’est passé comme une lettre à la poste (j’étais juste resté au guichet trop longtemps… la poste quoi.)


Ensuite nous sommes partis en balade dans Harajuku sous une chaleur infernale (avoisinant les 35°C). J’ai eu la chance (et je me demande comment vu que je hais la chaleur) de m’y être habitué, mais ce temps est absolument insupportable pour de nombreuses personnes. Il fait extrêmement lourd et humide, le soleil est aveuglant même sur le sol des trottoirs, et les rares pluies sont de véritables déluges bien qu’elles soient vraiment très courtes.  Et c’est comme ça tous les jours évidemment. Durant notre promenade nous avons traversé une allée marchande pour le moins animée : la Takeshita Street.

 
 Dans le quartier de Harajuku






Dessert exposé sur une devanture 
Boutique  dans la rue Takeshita
 Elle présentait des boutiques en tout genre, c’est d’ailleurs là-bas que j’y achèterai mon adaptateur pour seulement 105(moins d’un euro). Le magasin s’appelle Daizo et a pour slogan « articles à 100 » preuve qu'il y a des bons plans partout.

 J'apprécie particulièrement cette tendance des japonais à mettre des faux aliments en vitrine pour montrer à quoi ressemble leurs produits et nous donner l'eau à la bouche. J’ai aussi filmé la rue, je m’excuse à l’avance pour la qualité de mes photos et vidéos : mon appareil n’a pas de stabilisateur d’image et un simple tremblement se fait ressentir.


Une fois la rue traversée, le groupe s’est dirigé vers le sanctuaire de Meiji qui est le sanctuaire le plus grand de Tokyo. Nous n’en avons pas vraiment discuté comme on le fait en s’arrêtant tous les 5 secondes en sortie de classe, mais plutôt promenés librement en prenant notre temps. Donc s’il vous intéresse, internet regorge d’informations à son sujet. Le sanctuaire se composait d’une sorte de longue et large allée à travers un bois jusqu’à déboucher sur un temple. Je vous laisse apprécier photos et vidéos.









 Là c'est moi et Aurélien.




 Là c'est un pont.





 Là c'est moi sur le pont.





 Là c'est moi sans le pont





Là y a pu de commentaire débiles.

Nous sommes aussi passés devant un autel (que je reverrai souvent dans divers lieux de culte) qui consiste à nous purifier avant d’entrer à l’aide d’une fontaine et de sorte de longues louches :





Ensuite nous avons pénétré dans la cour intérieure du temple :


J’ai enfin vu de mes propres yeux les fameuses tablettes votives que les japonais accrochent dans lieux sacrés en y écrivant leurs vœux :




















Pour le retour j’ai rien à raconter de très croustillant. A par le fait qu’un corbeau m’a presque déféqué dessus (déjà que leur seule présence est censé annoncer un malheur, je me demande ce que je dois en déduire) et que j’ai perdu mon adaptateur dans le sanctuaire. Pour le retour en métro  ou… train ? En fait je ne sais même pas si ce sont des métros vu qu’ils sont spacieux comme des trains et alimentés/conduits de la même façon, mais faisant partis en même temps d’un réseau et de système de taxe identique à ceux des métros… oui bon on va résumer comme ceci : c’est japonais.

Et j’ai pu enfin réaliser mon rêve d’otaku : rentrer  chez moi et crier « Tadaima ! » pour qu’on me répondre « Okaeri ! ». Tous les otakus et autres fans d’anime me comprendront. Pour le reste de la soirée, je n’ai fait que parler avec la famille puis je me suis couché sans rien faire d’autre. Oui je sais elle est nulle cette fin.

mercredi 10 juillet 2013

L'accueil


Je ne me suis pas beaucoup étalé sur le sujet donc je me permets de faire un petit rappel. Mon voyage au japon se déroule à Tokyo sur une durée de deux mois. Durant juillet, je serais logé en famille d'accueil et je suivrais des cours de japonais en école francophone. Quant à Août, je serais livré à moi même en appartement accompagné de mes deux amis avec qui je partage ce voyage.

La famille qui m’accueille se nomme les "Nakanishi" (中西). Quelques semaines avant mon départ, l'Espace Langue Tokyo m'a fourni via un mail, diverses informations parmi lesquelles figuraient les membres de la famille, leurs coordonnées et une adresse e-mail.J'en ai d'ailleurs profité pour pouvoir me présenter brièvement et correspondre un peu avec eux avant de les rencontrer, histoire de diminuer la gêne. C'est la mère de famille qui m'a répondu : Misami. Et il se trouve que Misami est sacrément bavarde (ce qui ne me déplait pas, c'est une bonne excuse pour pouvoir améliorer mon japonais). Elle, comme beaucoup d'autre japonais auxquels j'ai pu parlé depuis mon arrivée, est très facilement impressionnable. Elle n'a cessé de dire que j'étais vraiment doué, ce qui est sans modestie, malheureusement faux. Les japonais sont peu accoutumés à entendre les étrangers parler leur langue, surtout ceux qui ne sont que de passage. Alors il suffit de connaitre des bases afin de pouvoir les surprendre. Une année à la fac en licence de jap' lui a largement suffit pour qu'elle se persuade de mon hypothétique savoir. Elle m'a plus mis la pression qu'autre chose, puisque finalement, j'avais peur de la décevoir une fois confronté à une conversation orale, qui est toute autre chose qu'une conversation écrite avec un dico à côté. Elle m'a toutefois dégagé une image fort sympathique et le contact est très bien passé.

Évidemment, c'est elle qui est venu représenter sa famille à l'école. Comme je l'ai narré dans mon précédent billet, un ou deux membres de chacune des familles d'accueil venait les uns après les autres pour rencontrer leurs hôtes (les élèves) individuellement. Misami est arrivé en dernière, ce qui ne m'a pourtant pas suffi pour reprendre mon souffle. La rencontre s'est faite autour d'une petite table, accompagné d'une prof/employée (?) de l'école qui était là pour jouer le rôle d'interprète mais aussi pour présenter les règles de conduite et les closes de la famille. Encore une fois, Misami a gracieusement complimenté mes capacités. J'ai toutefois eu besoin de l'anglais pour pouvoir m'en sortir, et encore aujourd'hui cette langue m'est toujours très utile au sein de la famille.  Misami m'a demandé ce que je n'aimais pas manger, ce qui m'a énormément gêner puisque je déteste le poisson : une nourriture assez prisée dans ce pays. Cela l'a d'ailleurs très surprise. Elle m'a précisé qu'elle aimait beaucoup la viande. J'ai acquiescé car c'est aussi mon plat favori, cependant j'ai une nouvelle fois manifesté ma gêne quant au prix que cela pouvait entrainer dans son budget. J'ai alors appris que nous nous faisons beaucoup de préjugés sur la cuisine japonaise : la viande est en fait loin d'être rare et facilement bon marché contrairement à ce que l'on lit partout. Bien sur c'est comme pour chaque pays, la viande de très bonne qualité coûte plus cher, mais la viande en elle même n'est pas un produit de luxe à l'inverse de ce que j'entendais souvent.
Notre interprète m'a alors fourni une feuille qui indiquait les instructions que je devais suivre au sein de la famille, et les services/commodités qu'elle m'offrirait durant le mois. Globalement je suis plutôt gâté et je n'ai aucune contrainte, hormis le couvre feu imposé à 19h30. Je me dois donc d'être à la maison avant cette heure, à l'exception du week-end, à condition que je prévienne dans la semaine si j'ai l'intention de sortir. Vous me direz que c'est un manque de liberté certain pour un tel voyage dans une ville si énorme, mais c'est justement la raison pour laquelle mes amis et moi avions décidé de rester un mois de plus en guest-house.

Une fois la présentation terminée, Misami m'a accompagné jusque chez elle. Bien que j'eusse refusé de prime abord,  elle insista pour transporter une de mes valises. Ce n'est pas très galant de faire porter ses valises à une femme, mais dans l'état où j'étais, je pense que son insistance fut judicieuse. Le trajet de Narita à Tokyo m'avait littéralement détruit, au point que j'en ai eu des vertiges et risquer de tomber dans les escaliers du métro. D'ailleurs le métro... bon sang... si vous saviez! Quoi vous savez déjà? Bon bah tan pis... Non plus sérieusement, je pense plutôt faire un article concernant le métro de Tokyo, qui est un véritable enfer sur tous les points de vue. Ce qui m'ennui le plus personnellement c'est son réseau immense et labyrinthique, que j'étais censé retenir pour pouvoir aller en cours le lendemain! Et vu mon état, pensez bien que j'ai pas retenu grand chose.
Bref, après avoir passé de Harajuku à Shibuya, puis de Shibuya à la station de Higashi-Matsubara, (oui heureusement à l'heure actuelle je connais le trajet), je me dirigeai vers mon nouveau foyer. Tout du moins c'est ce que je croyais! Misami m'a en fait amené vers un petit restaurant indien ou m'attendait le reste de sa famille. Je paierais cher pour voir la tête que j'ai du tirer à cet instant. J'étais vraiment très intimidé sur le coup. Je me suis rapproché de la table craintivement, j'ai serré la main à chacun des membres puis après m'être re-re-presenté, je me suis assis. Une nouvelle gêne s'installa puisque la chaleur et la fatigue m'avait littéralement coupé toute forme d’appétit. Pour le geste, j'ai quand même décidé de prendre une entrée. J'ai choisi des Onion-Ring (des anneaux de friture dont l'intérieur est composé d'une grosse lamelle d'oignon) et c'est tout. J'ai tout de même réussi à expliquer mon manque d'appétit, qui fut finalement le début d'une conversation très conviviale (en japonais, aidé de l'anglais pour le vocabulaire manquant).

La famille Nakanishi se compose en quatre membres : Misami qui est d'une gentillesse et d'une serviabilité hors-norme, d'un naturel très curieux qui la mène à parler beaucoup et à s'intéresser à toutes formes de discussion. Le père, Kaname (要) est un peu moins bavard que sa femme mais reste très intéressé, il est toujours à l'affut d'une bonne question à me poser. Il prend aussi plaisir à me faire des petites interros de vocabulaire de manière très subite. Shimon (志門) est l'ainé de la famille, il a 19 ans. Je m'entends très bien avec lui, il fait souvent office d'interprète entre moi et sa mère vu qu'il possède un anglais plus développé et est donc plus à même de me comprendre quand je suis perdu en japonais. Il a une grande attirance pour les langues étrangère (en particulier l'italien), il parle aussi un peu le français et l'allemand. Lui et sa mère m’apprennent pas mal de truc niveau grammaire et vocabulaire. Le cadet de 16 ans se nomme Shinzuke (紳輔). Il est très très timide et réservé, et parle toujours à voix basse. Il fait aussi preuve d'un stoïcisme à toute épreuve, même sur les photos accrochées sur les murs de la maison. Il vient de commencer à apprendre le français à la même école que moi, mais de l'autre côté du rideau (les japonais qui apprennent le français). C'est dommage qu'il ne parle pas d'avantage mais il reste quelqu'un de très gentil et sa réserve ne l'empêche pas de se montrer attentionné.

Je n'ai pas encore eu l'occasion de leur demander de les prendre en photo, mais ça viendra. Quant il s'agit de souvenirs, je me montre très matérialiste et je compte bien les inclure dans mon futur album. Quant à la maison, je n'ai pas pris de photo par simple respect de la famille, même si ça me démangeait de vous montrer à quoi ressemble les toilettes (jet d'eau, siège chauffant etc...). A par cela rien de très spécial, à part peut-être la salle de bain séparé en deux parties. La première partie est occupée par des lavabos et un long miroir. La deuxième partie est séparé par une porte vitrée non translucide (on voit à peine la silhouette de quelqu'un). Elle présente une sorte de petit salon de douche avec un égout et un carrelage qui occupent le sol. Ainsi qu'une baignoire vraiment spacieuse et particulièrement profonde, on a à peine les épaules qui dépassent. Sinon pour le reste rien de particulier. La maison est assez petite, c'est un plein pied ( uniquement un rez-de chaussée), qui fait partie elle même d'une "villa" qui est une sorte de très grand appartement regroupant plusieurs maisons à l'intérieur. Donc c'est ni une villa au sens bourgeois, ni un appartement au sens précaire.

Je m'excuse pour l'absence de photos pour cet article, mais ne craignez rien David et moi avons la gâchette facile et je vous promet de corriger cette carence photographique très prochainement. Je précise aussi que j'ai une connexion internet très limitée et que j'écris ces articles très tard le soir, donc mes sincères excuses pour la médiocrité peut-être apparente de mes billets.

J'ai quand même été sympa, je vous laisse une de mes prises du quartier résidentiel (entre autres) de Tokyo : Shinjuku.

Le voyage.

Yaa minna!

Enfin! ENFIN! J'ai posé mes pieds sur le sol japonais! Un rêve de gosse qui se réalise!
Obtenir internet a été rude mais je peux finalement vous faire part de mes aventures dans ce pays, tout du moins sa capitale. Je m'excuse à l'avance de la qualité de mes billets, qui seront surement à cause de la fatigue, richement illustrés de fautes en tous genres. Vous comprendrez rapidement pourquoi.

Alors, le japon, je m'y suis pas rendu en vélo. Non pas que je vous prenne pour des imbéciles, je cherchais juste une introduction à ce paragraphe. Je vous détaillerais donc en premier lieu, les détails de mon envol et du voyage.

Pour commencer, je suis partis de chez moi pour me rendre à la gare Lille Europe qui est à à peine un quart d'heure en voiture. D'ici, j'ai rencontré David accompagné lui aussi de ses parents. Enfin... un seul de ses parents. A cause de soucis automobile, son père qui détenait la moitié des bagages de David, était manquant à l'appel. Et cela à 10 minutes du départ.  Ce dernier étant dépourvu de portable, il nous était donc impossible de le joindre. Après une bonne dose de stress pour débuter la journée, le paternel arriva et nous pûmes avec soulagement, prendre notre train à temps en direction de l'aéroport Roissy CDG là où nous retrouverons Aurélien vers 14h. Je précise que c'était la première fois que je mettais les pieds dans un aéroport, et le voyage le plus long que j'ai fait s'étalait jusqu'à Berlin dans un cadre scolaire. Forcément, un rien m'impressionna, et le stress grimpait au fur et à mesure que nous attendions l'heure des enregistrements (17h). Contrairement à David, je n'appréhendais pas le vol, mais les démarches administratives. Soyons réaliste : le taux de crash est largement inférieur aux nombreuses raisons de se faire refuser un vol. Et mes 6000€ d'investissement, j'avais clairement pas envie de les perdre bêtement.

Dans la file d'attente, j'ai fait une rencontre des plus improbables : une japonaise. Avant de vous de foutre de moi, laissez moi m'expliquer plus précisément. Il ne s'agissait pas de quelconque japonaise, mais de l'unique amie japonaise que je possède! J'ai rencontré Aya à la fac, elle était venu en France pour y apprendre la langue pendant 10 mois et surtout y découvrir notre pays. Je tiens à préciser qu'elle a choisis Lille et non Paris, notre capitale l'aurait apparemment très déçu (placez ici le commentaire de votre choix). Il se trouve que la date de mon départ coincidait exactement avec celle de son retour. Et cela avec la même compagnie aérienne : ANA (Air Nipon Airways)! Si elle n'avait pas déjà de petit ami, j'aurais appelé ça le destin. Bref, l'enregistrement de nos bagages s'est fait sans anicroches et nous avons pu rejoindre la zone "duty free" afin de patienter avant l'embarquement. Pour moi, le pire avait été fait, mais quant à David... et bien disons que la vue de l'avion était loin de le rassurer. Comme l'envol était prévu pour 20h, nous avions (si mes comptes sont exacts) 3h devant nous pour tuer le temps. J'en ai profité pour inviter David et Aurélien à faire la rencontre d'Aya qui attendait patiemment sur un siège. Combien fut ma surprise devant les progrès qu'elle avait fait en français! Quand je l'ai connu, elle ne savait même pas construire une phrase, et là elle suivait nos conversations comme si de rien n'était. Cela me conforte donc bien à l'idée que le meilleur moyen d'apprendre une langue, c'est de vivre dans le pays concerné. Notre nouvelle rencontre étant de l'ordre de la providence, j'ai donc décidé d'en immortaliser le moment avec une petite photo :

Non le type à droite n'est pas Vin Diesel.

Les moments passés à discuter avec elle ne se comblèrent point d'ennuis, aussi l'embarquement arriva sans que nous eussions le temps de le remarquer. Bien que nous partagions le même avion, le siège d'Aya était bien trop loin pour nous permettre de partager le vol en sa compagnie. Toutefois les 3 larrons que nous sommes possédions 3 places côtes à côtes. J'ai entendu beaucoup de chose sur le décollage, comme quoi celui-ci est censé te clouer au siège. Du coup j'ai été déçu de la sensation procurée, même si ça reste une expérience que je suis heureux de compter au sein de ma vie pittoresque. David lui par contre, fut évidemment rassurée. Ce qui ne l'empêcha pas de continuer à pester le reste du voyage, parce que soit-disant c'était trop long. Onze heures quarante de vol, c'est pas beaucoup enfin! En plus on avait même un petit écran sur chacun des sièges qui nous faisait dos, sur lequel était illustrer la progression de notre vol! C'est gadget, mais ça fait toujours plaisir.


Vous pouvez agrandir les images en cliquant dessus.

  En ce qui concerne la compagnie aérienne (All Nippon Airways), j'ai strictement aucun reproche à formuler. On pourra dire ce qu'on veut sur le sourire soi-disant hypocrite des japonais, cela n'effacera pas la très bonne impression que les hôtesses m'ont laissé (sans sous-entendus grivois). Très serviables et surtout très agréables, elles ont joué un rôle important au niveau du confort du voyage. Parlant de confort, la classe économique est loin d'être désagréable. Même si je ne l'ai pas utilisé, le petit écran servait aussi de moyen de distraction puisque plusieurs films et jeux y étaient installés. Il suffisait de se servir des télécommandes dans l'un des accoudoirs et de brancher un casque fournis dans le second. Niveau nourriture, les hôtesses passait quelque fois avec des chariots pour nous proposer des boissons gratuites (alcools, jus de fruit, sodas, cafés, thés et de l'eau). Vu la longueur du trajet, un repas gratuit nous a été proposé sous formes de deux menus. Très franchement ce n'était pas si mauvais, et fort heureusement pour moi d'ailleurs : David,  étant trop malade, n'avait pas faim et Aurélien semblait plus difficile que moi. Résultat : triple rations pour Bibi!




Seul gros bémol que j'ai retenu, mais qui je suppose, est le cas pour toutes les compagnies : pas moyen de fermer l'oeil. Les lumières ont beau être éteintes, les stores abaissés, les passagers silencieux : le bruit infernal du moteur et l'étroitesse du siège nous empêches catégoriquement de dormir. Aussi fut-il vain pour David et moi de trouver le sommeil. A l'exception d'Aurélien, qui pionçait comme une souche. Sinon j'en profite pour partager à ceux qui n'ont jamais pris l'avion, les vues splendides à travers le hublot :




C'est après une très longue attente que David, Aurélien et moi foulèrent enfin le territoire japonais. Première impression? CHAUD! Sincèrement, sans exagérer, lorsque David et moi avions quitter l'avion par l'intermédiaire d'un couloir, on a cru se prendre une clim complètement déréglée. C'est après quelques secondes qu'on a réalisé qu'il s'agissait de la température ambiante du pays. Je n'ai aucun commentaire à faire a propos de l'aéroport de Narita, si ce n'est la navette que l'on a pris pour se rendre à Tokyo, qui est un TER local mais qui est l'équivalent du TGV pour nous. Le japon possède le Shinkansen, qui est un train encore plus performant, si nous comptons nous rendre à Kyoto nous serions forcés de le prendre. Avant de prendre cette navette, nous avons été rejoint par Maki : la petite amie japonaise de David. Ce dernier lui doit d'ailleurs un niveau en japonais bien supérieur au mien et à celui d'Aurélien. En effet David discutait avec elle environ 3 heures par jours et cela depuis quelque mois, et comme elle ne sait ni parler anglais ni français... Bref Maki est une fille vraiment adorable, et heureusement! Bien qu'elle n'habite pas Tokyo, elle s'est déplacé pour nous rendre visite et nous aider à trouver l'école Espace Langue Tokyo à laquelle nous nous sommes inscrits. 


Et p**** je me souviendrais de ce trajet toute ma vie. Imaginez vous, marcher pendant des heures en trainant à bout de bras 40kg sous une température avoisinant les 35°C... nan en fait n'imaginez rien, ça faut le vivre! Et malgré l'adresse, pas moyen de trouver l'école. Nous avons donc tourné en rond pendant longtemps, dépassant l'heure du rendez-vous, dans une partie d'Harajuku (quartier de Tokyo). C'est finalement lors d'une pause que je trouverais l'immeuble, et d'une manière digne d'un rebondissement cinématographique. Complètement exténué, je me suis adossé à une  barrière en pausant mes bagages, surveillant ceux de mes amis partant à la recherche de renseignements. C'est en levant la tête et en me laissant glisser sur les barres de fer que j'aperçus l'annotation "Cours de Japonais" sur le haut d'un des plus grands immeubles autour duquel nous longions depuis plus d'une heure.

Malgré le retard d'environ une demie heure (heureusement qu'on avait de la marge), nous entrâmes avec grand soulagement. Maki nous accompagna jusqu'au seuil de la réunion puis nous laissa finalement pour retourner chez elle. Pendant que la réunion se terminait, les familles d’accueil arrivaient une par une afin de faire notre connaissance de manière individuelle. J'allais enfin savoir avec qui j'allais partager un mois entier dans ce pays qui me mettait déjà à l'épreuve...